Elle participe du procédé de transformation de la matière.
Les toiles déjà sur châssis, exécutées ou en cours d’exécution, sont plongées par paliers successifs dans un bassin rempli d’eau qui imprime et laisse filer par capillarité ou par évaporation des strates, des lignes de failles et de fuites. La couleur issue d’une matière résineuse alliant le goudron aux pigments et à la peinture à l'huile décline un camaïeu de bruns et d’ocre.
La matière devenue fluidité donne corps au vide. "Ce que propose A.Clif avec humilité est en définitif de participer à sa vision d’un univers dont l’équilibre se situe dans la juste harmonie entre les forces telluriques et les forces célestes, là où le spirituel a lieu d’advenir, dans ce que Herman Broch appelait « une immobilité sans image et pourtant pleine d’images ", ou encore "immobilité éveillée d’un souffle" . Bernadette Clot Goudard - Historienne d’art – Responsable artistique de Voyons Voir art contemporain et territoire.
"La lumière est vibration. Iridescente, elle sort des profondeurs de la terre et se dilate à l‘infini. Elle emprunte au spectre qui s’étale du rose-orangé aux bruns ténébreux du sol des tons qui déclinent ceux de l’aurore et la lente émergence du souffle spatial. Ses grandes bâches, qui refusent le soutien du châssis au profit d’une liberté du support permettent à la forme de se faire réceptacle. Ce que vit alors le spectateur est une présence intériorisée, il expérimente son « être » dans l’espace de la toile, il a la possibilité de s’abandonner, de définir et sentir le monde d’après son propre mode perceptif ". Christiane Courbon - Critique d’Art, Vice Présidente du musée d’art contemporain ARTEUM de Châteauneuf le Rouge.