Arrêt sur image, la silhouette figure le corps, sa dés-incarnation, ou peut-être son absence. Elle avance avec une virtuelle apparence. Dénuée de corporéité, elle se détache de sa matérialité et se relie par juxtaposition à l'autre par d'elle-même qui est aussi un autre, différent, étranger et semblable. Dans ce je/jeu de l'autofiction il y a du renversement, et de la mise en abîme de la condition humaine. L'homme devra peut-être de survivre par le dédoublement entre dedans/dehors. Dans une vision futuriste, se détachant de son enveloppe charnelle, s'éloignant des contingences matérielles qui l'amène à détruire il affirme la prééminence de l'esprit.
A.CLIF super-pose, inter-cale des feuilles de calques, des fragments de peau. Dans la transparence elle intervient en double face et face à face. Envers contre endroit elle tente de fixer ou figer l'évanescence des êtres. Dans cette tentative de stratifier l'invisible, l'artiste capte les vibrations des couches infra-minces, translucides. Elle impulse le mouvement, comme une syncope avant la marche, lorsque le film commence.
Lorsqu'elle prend le parti de dupliquer à l'infini cette représentation du corps, l'effet de répétition et de défilement du sujet participe de la des fragmentation d'une planche contact. La silhouette se dédouble, se multiplient et par là-même avance. Le défilement des images et leur succession entraîne une sorte de dynamisme et de perception optique qui engage l'homme à se diriger vers une nouvelle forme de société.
Bernadette Clot Goudard